Une économie au service de l’homme

Dans la suite de notre réflexion sur le thème d’année que propose le CCFD, je vous propose d’ouvrir le 2ème volet en s’intéressant à l’économie au service de l’homme.

Pour introduire cette émission, je voudrais vous faire partager la caricature que propose le CCFD.

Un couple est en rendez vous avec leur banquier. Le Mr commence en disant : « voilà nous souhaitons vous confier nos économies ! » et la femme d’ajouter : « mais nous ne voulons pas  que ça serve à la spéculation, à l’industrie d’armement, au pillage des pays du sud, aux paradis fiscaux… ». Le banquier en face, qui propose sur une petite affichette derrière son bureau : « un joli pourcent intérêt net d’impôts », fait une drôle de tête. Il semble plutôt surpris, perplexe et embarrasser de la demande du couple…

Promouvoir une économie au service de l’homme oui mais comment ? Commençons par quelques bases du développement économique.

Les bases du développement économique

Celles-ci s’articulent autours de 3 grands piliers : produire, consommer et financer. Détaillons chacun d’eux.

-         Produire

La production désigne en même temps l’acte de produire et le résultat de l’activité économique. Elle consiste donc à transformer un produit de base en marchandise plus sophistiquée. Prenons un exemple : l’agriculteur utilise des semences pour produire du blé. L’industriel utilise le blé pour le transformer en farine. Le boulanger va l’ajouter à d’autres produits pour en faire du pain.

La production peut être aussi des services ; ainsi une banque propose des produits financiers à ses clients.

Ce que l’on observe c’est que tout au long de ce processus de la chaîne de production d’un produit ou d’un service, chaque maillon (qui peut être un artisan, un industriel…) crée une valeur ajouté à ce produit de base. Ainsi chaque acteur participant à la chaîne doit dégager un revenu et des bénéfices avec la création de cette valeur ajoutée.

Les mécanismes et les objectifs de chacun peuvent générer des tensions.

Par exemple : l’idée de donner un salaire juste à l’achat d’un produit de base peut entrer en conflit avec l’intérêt du producteur final. Celui-ci souhaitant plus limiter les coûts de production pour réaliser un fort bénéfice.

Autre exemple : en cas de main d’œuvre abondante, une entreprise peut avoir tendance à proposer des salaires à la baisse. Dans un univers mondialisé où les industriels recherchent les matières premières aux prix les plus bas, laissant les fournisseurs locaux sans débouchés. Ainsi dans les pays considérés comme non compétitif, le chômage augmente.

-         Consommer

Toute marchandise ou service est destiné à être « consommer ». 2 types de consommation : la consommation intermédiaire où le produit sera revendu pour continuer à le transformer ; et la consommation finale qui est celle du grand public. Celle-ci est composée de bien et de service pour satisfaire des besoins vitaux (nourriture, logement, habillement, soin) et  pour satisfaire des besoins accessoires (téléphone mobile, voyage…). Ces besoins accessoires, ne cesse d’augmenter. Plus un pays se développe, plus la part de cette consommation non vital est élevée. Quelques chiffres : la part des dépenses alimentaire dans le budget des ménages en France est passée de 20% en 1960 à 10,5% en 2006. À titre de comparaison, dans les pays du Sud les gens y consacre près de 80% de leur revenus. Mais encore, en France, l’achat de nourriture ne croit que de 1% depuis 2000 par an et en moyenne, alors que la part d’achat de produits informatiques et électroniques enregistre un taux de progression de plus de 16%. Ces sources viennent de l’INSEE.

Cette société de consommation doit son essor à l’abondance des matières premières à faible coût, dans le domaine alimentaire et de l’industrie. Bien sûr, ce développement a des conséquences. L’augmentation de la production de produits alimentaires a été obtenue grâce à l’utilisation de technologies modernes et de produits chimiques. Ceux-ci permettent un meilleur rendement sans se préoccuper des conséquences sur les terres, la faune et la flore.

Ces dérives nécessites de repenser les modèles qui les inspirent. Il ne s’agit pas de rayer toutes les innovations MAIS de repenser la consommation afin qu’elle soit plus citoyenne, respectueuse des équilibres sociaux et environnementaux. Par exemple le commerce équitable qui rémunère à un juste prix le travail du producteur fait partie de ces initiatives proposées pour une autre consommation.

-         financer

Dans un circuit économique, l’argent est le nerf de la guerre. Le développement de la production est possible que grâce aux investissements.

Au fil du temps, le système s’est déréglé. Pour fabriquer de nouvelles marchandises, les entreprises augmentent leurs investissements et donc le montant de leur emprunt à la banque. Pour limiter les risques de non remboursement, les banques ne prêtent qu’aux clients réputés solvables. Ainsi une partie de petits entrepreneurs son exclut au crédit. Ceci est particulièrement vrai pour les pays du sud, ce qui a ouvert l’idée du microcrédit.

Comme les banques ont intérêt à prêter toujours plus au consommateur pour qu’ils puissent acheter les nouveaux services et produits sur le marché, cela a des conséquences. L’augmentation du niveau d’endettement des ménages est constant. L’INSEE rappelle qu’en France, 1/3 achète une maison à crédit et 28% des français ont des crédits à la consommation. Actuellement, avec la stagnation du pouvoir d’achat, le remboursement des crédits risque de peser lourd sur les revenus. La crise que l’on vit actuellement illustre bien les impasses d’une croissance économique qui repose qui repose principalement sur l’explosion du crédit.

Qu’est ce que l’économie sociale et solidaire : une alternative possible 

Cette économie constitue un tiers acteur de notre système économique, à côté des secteurs capitaliste et public.  Elle s’est distingue en faisant un lien fort entre économie et solidarité. Ainsi le terme d’économie solidaire insiste sur les finalités de ce secteurs : la place réservée à la personne, à la solidarité, à la coopération, au partage et au actions collectives.

 

Pour aller plus loin

Un livre : «  les nouveaux rouages de l’économie » de Jean-Marie Albertini au éditions de l’atelier, 2008

 



31/01/2009
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