Présentation du Timor

Présentation du Timor

Données générales et géographiques

Nom officiel : République démocratique du Timor oriental

Nature du régime : démocratie parlementaire

Chef de l’Etat : José Ramos-Horta, Président de la République

Superficie : 15 410 km²

Capitale : Dili

Villes principales : Bacau

Langue officielle : tetum, portugais

Langues courantes : tetum, portugais, indonésien

Monnaie : dollar américain (à partir d’1$) et centavos (en-dessous d’1 $)

Fête nationale : 20 mai

Données démographiques

Population (FNUAP 2008) : 1,2 M

Densité : 78 h/km²

Croissance démographique (FNUAP 2008) : 3,2 %

Espérance de vie (2007) : 60,7 ans

Taux d’alphabétisation (2007) : 50,1 %

Religion (s) : catholique à plus de 90%

Données économiques

PIB (FMI 2008) : 499 M US$

PIB par habitant (FMI 2008) : 470 US$ (2 370 US$ en parité pouvoir d’achat)

Taux de croissance ( FMI 2008) : 12,8 % - estimation 2009 : 7,2 %

Taux de chômage (au sens du BIT) (2007) : supérieur à 20 %

Principaux clients : Australie, Indonésie

Principaux fournisseurs : Indonésie, Australie, Singapour

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2005) :
 agriculture : 32,2 %
 industrie : 12,8%
 services : 55%

Géographie

 

L’île de Timor, située à environ 700 km des côtes nord de l’Australie, fait partie de l’ensemble des petites îles de la Sonde, à la limite des mondes asiatique et mélanésien. La partie ouest de l’île compose la province indonésienne du Timor ouest tandis que la partie est, à laquelle s’ajoute l’enclave d’Oecussi dans la partie indonésienne, compose le Timor oriental. Contrairement aux autres îles de la Sonde, elle n’est pas d’origine volcanique et les sols sont peu fertiles. Le pays est traversé par une dorsale montagneuse qui culmine avec le mont Tata Mai (2 963 m). Le climat est tropical avec une température moyenne dans les plaines côtières qui varie entre 26 et 30° et une saison sèche assez marquée entre juillet et octobre.

 

Histoire

 

Le Timor est renommé depuis les temps anciens pour son bois de santal. Les Portugais s’y installent à partir de 1520. Les luttes d’influences des 17ème et 18ème siècles contre les Hollandais pour le contrôle du commerce des épices confirment l’installation du Portugal dans la partie orientale de l’île tandis que les Hollandais s’installent dans la partie ouest. La capitale est établie à Dili en 1769. Devenu district de la province de Macao en 1844, le Timor envoie pour la 1ère fois un député au parlement portugais en 1871. Les colonisateurs portugais interviennent peu dans l’administration du pays qui reste divisé entre chefferies traditionnelles et assez peu mis en valeur par la métropole.

Le début du 20ème siècle est marqué par la guerre de Manufahi contre le pouvoir colonial, qui aurait fait de 15 à 20 000 morts.

L’arrivée des troupes australiennes en 1941 n’empêche pas l’occupation par le Japon de 1942 à 1945. Le Portugal reprend ensuite le contrôle du Timor oriental jusqu’à ce que la révolution des œillets de 1974 à Lisbonne reconnaisse le droit des colonies à l’indépendance. Après des combats de plusieurs semaines entre factions, le contrôle du territoire passe au Fretilin (Front révolutionnaire pour l’indépendance du Timor est).

L’armée indonésienne envahit le territoire en décembre 1975 et le général Suharto proclame en juillet 1976 l’intégration du Timor oriental à l’Indonésie, en dépit de l’opposition des Nations Unies. L’occupation indonésienne est marquée par de nombreuses opérations militaires contre la résistance, dirigée depuis 1981 par Xanana Gusmao, et des exactions contre la population (massacre de Santa Cruz en 1991). Malgré la capture de Gusmao en 1992 et sa condamnation à 20 ans de prison, l’esprit indépendantiste ne faiblit pas. Mgr Belo, évêque de Dili, et José Ramos Horta, représentant de la résistance, reçoivent conjointement le prix Nobel de la Paix en 1996.

La chute de Suharto en Indonésie en 1998 va permettre l’organisation d’un référendum d’autodétermination en août 1999 sous l’égide de l’ONU, dans une atmosphère d’agitation et de violences créée par des milices pro-indonésiennes. Près de 80 % de la population se prononce en faveur de l’indépendance. La quasi-totalité des bâtiments administratifs sont détruits par les milices, des centaines de milliers d’habitants se réfugient dans les montagnes ou dans la province indonésienne de Timor ouest. Fin septembre 1999, une force d’interposition internationale (Interfet), sous commandement australien intervient pour sécuriser le pays, qui est administré provisoirement par les Nations Unies jusqu’à son indépendance en 2002.

Politique intérieure

 

Colonie portugaise jusqu’en 1975 puis 27ème province indonésienne, le Timor oriental acquiert son indépendance en 2002 au terme d’une période de transition politique : après l’envoi d’une force multinationale créée par le Conseil de sécurité, rendue nécessaire par les violences perpétrées par des milices pro-indonésiennes en 1999, le pays a été sous administration des Nations Unies jusqu’à l’indépendance.

L’élection présidentielle de 2002 a vu l’élection de Xanana Gusmão, ancien chef de la résistance à l’occupation indonésienne, avec plus de 82 % des suffrages. La situation politique et sécuritaire au Timor oriental est cependant restée fragile. De violents affrontements entre l’armée et la police en mai 2006 ont ainsi conduit le président Gusmão à demander l’intervention de la communauté internationale. Une force militaire de 2 500 hommes, fournis par l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Malaisie et le Portugal, a rétabli l’ordre dans les rues de Dili et sécurisé l’aéroport. Une nouvelle mission de police (la MINUT) a été créée par le Conseil de sécurité des Nations Unies (résolution 1704) en août 2006, notamment pour aider l’organisation des élections de 2007.

M. José Ramos Horta, prix Nobel de la paix et ancien Premier ministre, est devenu en mai 2007 président de la République, avec 69 % des voix face au candidat du parti « historique » Fretilin, après un scrutin qui s’est déroulé dans de bonnes conditions. Les élections législatives du 30 juin 2007 ont été marquées par un fort taux de participation et le recul du Fretilin. L’ancien président Xanana Gusmão a été nommé Premier ministre à la tête d’un gouvernement de coalition excluant le Fretilin.

Une tentative d’assassinat organisée par des rebelles en fuite depuis les événements de 2006 a été fomentée en février 2008 contre M. Ramos Horta et son premier Ministre.

 

Le Président de la République a été grièvement blessé mais le choc causé par cet événement a permis d’accélérer le traitement de la situation des mutins de 2006, qui se sont tous rendus aux autorités. Par ailleurs les camps de personnes déplacées, érigés au moment de la crise de 2006, sont désormais tous fermés. Les forces de police reprennent progressivement, depuis mai 2009, la responsabilité du maintien de l’ordre dans le pays, exercée depuis 2006 par les Nations Unies.

Situation économique

 

Le Timor oriental est un des pays les plus pauvres d’Asie. Il possède des gisements de pétrole et de gaz naturels, pour la plupart en mer, qui ont commencé à être exploités et dont les revenus, principalement placés sur un fonds d’utilisation créé sur le modèle norvégien, ont conforté la croissance économique (7,8 % en 2007, 12,5 % en 2008). Celle-ci est principalement tirée par le secteur public, avec un programme de dépenses en augmentation. Le pays est néanmoins encore largement tributaire de l’aide internationale et demeure très exposé aux fluctuations des cours du pétrole et du riz.

Le chômage atteint des niveaux très élevés, surtout en ville, tandis que le pays est confronté au manque de personnel compétent. 80% de la main-d’œuvre est employée dans les secteurs de l’agriculture, principalement dans des fermes familiales. Les cultures sont essentiellement vivrières (riz, maïs, manioc), à faible productivité, et l’autosuffisance alimentaire est loin d’être assurée (le pays consomme quatre fois plus de riz qu’il en produit). Le Timor oriental produit aussi du café qui commence à être labellisé et exporté (notamment vers l’Australie).

Politique extérieure

 

Le Timor oriental privilégie ses relations avec ses deux voisins immédiats, l’Indonésie et l’Australie, ainsi que son insertion en Asie du Sud-est (il est partenaire de l’ASEAN sans en être encore membre). Des liens très forts persistent avec le Portugal, ancienne puissance coloniale : le portugais est une des deux langues officielles du nouvel Etat. Le Timor oriental est le 1er bénéficiaire de l’aide au développement portugaise.

Les relations avec l’Indonésie se veulent cordiales et sans rancœur. Le Président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono s’est rendu en visite officielle au Timor oriental en avril 2005 tandis que le président Ramos Horta a effectué en Indonésie en juin 2007 son premier voyage officiel après son investiture. Les deux pays ont une frontière terrestre commune et le Timor oriental est souverain sur un territoire enclavé dans la partie occidentale de l’île de Timor (enclave d’Oecussi). Un accord sur les frontières terrestres a été signé en avril 2005. Une commission de réconciliation « Vérité et Amitié », sans pouvoir judiciaire, a été établie en décembre 2004 pour faire la lumière sur les événements de 1999. Elle a conclu en juillet 2008 à la responsabilité institutionnelle de l’Indonésie, à propos de laquelle le président indonésien a exprimé ses profonds regrets.

Les relations sont bonnes avec l’Australie, qui a fourni l’essentiel de la force multinationale (Interfet) déployée pour ramener le calme au lendemain de la proclamation des résultats du référendum d’autodétermination en 1999. Une nouvelle intervention a eu lieu en mai 2006 pour rétablir l’ordre. L’Australie fournit également une aide particulièrement importante (environ 340 M :€ entre 1999 et 2007). Par ailleurs les concessions pétrolières et gazières en mer de Timor, à l’origine répartie de façon égale entre l’Indonésie et l’Australie, ont été renégociées au bénéfice des Timorais (90 % des ressources fiscales sur le gisement de Bayu Undan, 50 % sur celui de Greater Sunrise).

 



02/03/2010
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