Pourquoi juste consommer quand on peut consommer juste ?

 Nous allons continuer de mettre en lumière les aspects de l’Economie Sociale et Solidaire en évoquant les bases du CE. Nous ne poserons pas les questions de débat a ce sujet.

Un constat de départ

Le commerce est l’activité d’échange de biens et de services entre des personnes. Cette activité est indispensable à toute société.

Mais l’organisation actuelle du commerce se fait souvent :

·         à l’insu du producteur comme du consommateur : le producteur ne connaît pas la destination de son produit, le consommateur en ignore la provenance réelle,

·         au détriment du producteur et du consommateur : les intermédiaires les plus puissants (grandes marques commanditaires, groupes industriels, organismes financiers, grands distributeurs, centrales d’achat) imposent leurs règles, leurs prix, voire même leurs produits aux producteurs, comme aux consommateurs. Par exemple pour le chocolat il existe uniquement 6 multinationales dont 3 américaines comme Mars, Nestlé (Suisse), Ferrero (Italie) et Cadbury pour RU.

D’un moyen de relation entre les hommes, le commerce est souvent devenu un enjeu de pouvoir et de profit privé lié à la spéculation à court terme. Inéquitable, cette forme du commerce banalise une relation de dominant / dominé. Ce n’est pas le commerce en tant que tel qui est un problème, mais son utilisation comme arme économique.

Cette situation entraîne un déplacement des marges vers l’aval (les producteurs voient leur marge s’éroder sous la pression des industriels et des distributeurs), appauvrissant les producteurs au plan économique, dans l’organisation de leur travail et dans la satisfaction de leurs besoins essentiels, ainsi que ceux de leur famille.

Ce commerce est responsable de la dégradation des termes de l’échange (pendant que le prix des matières premières décroît systématiquement sur le marché mondial, le prix des produits finis, que les pays producteurs de ces matières premières importent des pays industrialisés, augmente).

Placés dans ce contexte, les producteurs fabriquent des biens dans des conditions de travail souvent inhumaines, voire d’esclavage. Les conséquences sont alors déplorables tant pour eux que pour l’environnement (social, économique, écologique, culturel).

Cette réalité se vérifie dans l’ensemble du commerce, tant au niveau local qu’international.

Face à ce constat, quels sont les alternatives possibles ?          

L’objectif est de permettre aux producteurs et aux consommateurs de vivre leur dignité et leur autonomie, en retrouvant maîtrise et sens de leurs actes.

Le commerce équitable organise les échanges autour de critères impératifs, qui peuvent être vérifiables à tout moment, et d’autres critères qui s’inscrivent davantage dans une démarche de long terme, que chaque acteur du commerce équitable cherche à atteindre.

Nos engagements impératifs ont trait aux droits élémentaires de l’homme et à la transparence des relations permettant à chacun de faire valoir ses droits. Les autres engagements ont trait à une amélioration indispensable de l’organisation de la filière, mais doivent tenir compte des contextes de départ.

 Quels sont les engagements impératifs        

1- Dans une approche solidaire du commerce équitable, travailler d’abord avec les producteurs parmi les plus défavorisés, dans le cadre d’un développement durable.

2- Refuser systématiquement une quelconque forme d’esclavage ou de travail forcé, y compris l’exploitation des enfants.

3- Contractualiser entre les différents partenaires des garanties portant sur :

·         le prix du produit qui permet une juste rémunération des acteurs économiques. Celle-ci prend en compte leurs besoins et ceux de leurs familles, notamment en terme de formation, de santé, de protection sociale...

·         la qualité des produits,

·         le versement d’un acompte, lorsque les organisations de producteurs n’ont pas le fonds de roulement nécessaire pour acheter la matière première, ou pour vivre tout simplement entre la commande et le règlement final.

·         le délai de livraison.

4- Privilégier des relations commerciales durables avec les producteurs. Pour eux, c’est la durée qui assure l’avenir.

5- Assurer la transparence dans le fonctionnement des différents partenaires, qui passe par une information réciproque à chaque étape sur les conditions de travail, les salaires, la durée des relations, les processus de production et de distribution, les prix, les marges...

6- Accepter le contrôle sur le respect de ces principes, à chaque étape du processus.

 Les autres acteurs du commerce équitable signataires de la Plate-Forme

Les membres acteurs de la Plate-Forme : Alter Eco, Andines, ARTISAL (Artisanat Solidaire d'Amérique Latine), Artisanat-SEL (Service d'Entraide et de Liaison), Artisans du Soleil, ASPAL (Association de Solidarité avec les Peuples d'Amérique Latine, Azimuts - Artisans du Népal, Boutic Ethic, CCFD - Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, commercequitable.com, Fédération Artisans du Monde, Ingénieurs Sans Frontières, Max Havelaar France, Sira Kura, Solidar'Monde, Ti Ar Bed, Yamana

Un label : max Havelaar ?

« Max Havelaar » est un label qui identifie le produit comme issu du commerce équitable. L’association max Havelaar a aussi un pôle d’éducation au développement avec des jeux, des opérations pour la quinzaine du commerce équitable

Et concrètement ?

  • quel type de produits ?

Élargissement de la gamme des produits issu du commerce équitable. Depuis le début avec le café l’on trouve maintenant en plus des produits alimentaires (fruits, confiture, thé, riz…) des produits artisanaux, des gammes d’habits mais aussi le début de produits d’hygiène (savon crème).

  • où trouver ce type de produits ?

Dans des magasins spécialisés tel que Artisan du Monde à Nevers (rue des récollets près de « La redoute »

Dans les grandes et moyennes surfaces (Carrefour, monoprix, Leclerc)  avec par exemple la marque « alter éco »

  • Sur un paquet de café qui est donnée a qui ?

Dans le prix de vente est inclus : le prix d’achat du produit (environ 1/3 du prix), le côut de commercialisation (environ 1/3 du prix) et la marge du magasin (environ 1/3)

Pour aller plus loin…

  • L’aventure du commerce équitable, une alternative à la mondialisation, Franz Van der Hoff et Nico Roozen, Editions JC Lattès, avril 2002
  • Les citoyens peuvent-ils changer l’économie ?, Collectif « Engagement citoyen dans l’économie », Editions Charles Léopold Mayer, 2003
  • Commerce équitable et café : rébellion ou nécessaire évolution, Editions l’Harmattan, 2003

Guides

  • Le guide du consommateur responsable, Milène Leroy, Marabout, 2001
  • Le guide éthique du consommateur, Observatoire de l’éthique, Albin Michel, 2001
  • La consommation citoyenne, hors-série pratique n°10, Alternatives Economiques 2003
  • www.maxhavelaarfrance.org
  • www.commercequitable.org

Infos locales…

  •  nous avons récolté 75 signature lors de la présence de l’équipe jeune sur le marché de Nevers le samedi 29 Novembre pour la campagne d’opinion « l’agro carburant ça nourrit pas son monde »


12/01/2009
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