pour que nos vacances profitent... à tous

Avant de rentrer dans le vif du sujet, j’aimerais faire un petit retour sur le thème d’année du CCFD qui est « responsabilité sociale et environnementale des acteurs économiques ». C’est pourquoi je mets l’accent sur cette responsabilité. Les politiques ont leurs responsabilités, les entreprises ont la leur et nous, rien qu’en temps que consommateur, mais aussi comme citoyen, nous avons nos responsabilités.

Dans la bible, l’histoire de Noé, dans la genèse où Dieu voyant les hommes faire du mal sur la terre décide de la noyer et demande à Noé de construire une arche. Une fois, de nouveau sur la terre ferme, Dieu dit à Noé : « je te promet que je ne détruirais plus jamais la terre par un déluge ». A ce moment là, Dieu nous met responsable avec lui de la destinée de la terre. Face à l’avenir, Dieu nous donne la possibilité de créer un avenir meilleur.

Quand nous sommes en vacances que faisons nous de cette responsabilité que l’on a par rapport à la terre ? Savons nous les conséquences réelles du tourisme sur les populations et les territoires visités ? Quel est l’empreinte sociale et écologique véritablement laissée ?

Quelles sont les conséquences du tourisme de masse ?

Depuis les années 50, le tourisme concerne de plus en plus de personne dans le monde : en 2007, nous sommes 5 fois plus de touristes (898 millions). En 2020, l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) prévoit 1,6 milliard de touristes. On peut dire que cette croissance est liée à: l’évolution du niveau de vie, à la diminution du temps de travail, à la baisse des prix des voyages.

Il est vrai que cette activité peut permettre l’entrée massive de devises pour le pays visité grâce à l’apport de devises, la création d’emplois et le développement d’infrastructures. Mais les bénéfices ne profitent pas suffisamment aux populations locales pour plusieurs raisons :

1/ L’importation de aliments, de services et de compétences managériales entraînent un retour des capitaux. En moyenne, on estime que ces « fuites » sont égales entre 40% et 50%.(données issus du site OMT)

2/la construction d’infrastructures répondant aux exigences internationales (aéroport par ex) prend souvent le pas sur les besoins réels des populations locales (par ex des hôpitaux)

3/ l’envolée des prix du logement suscitée par les investissements touristiques se traduit souvent par une difficulté d’accès à l’habitat pour les populations locales (en France, dans notre région du Morvan on peut le constater)

Par ailleurs, la disparition de secteurs d’activités traditionnelles tel que la pêche et l’agriculture, rendent ces pays plus dépendant du tourisme.

 

 

 

Un autre tourisme est il possible ?

Face à l’urgence d’un tourisme plus équitable socialement et durable écologiquement, de nombreuses réflexions et initiatives voient le jour. De plus en plus de personnes utilise ce mode de tourisme.

C’est un concept à la mode, mais pas facile à cerner où les dérives sont faciles. En effet, le tourisme est une activité de service avec beaucoup d’intervenants où chacun à ses responsabilités : nous touriste, les professionnels, la collectivité locale, l’état. De ce fait la question se pose : à qui peut on donner un label ? Quel label ?

En matière de tourisme l’important est d’avoir le souci de soi de l’autre et de justice. Comment faire ?

- Pour nous : nécessité de se former, s’informer par les autorités de tutelle, les ONG. C’est l’attitude du voyageur qui compte. Par exemple, il s’avère que la consommation excessive d’eau dans les grands groupes touristiques est préoccupante. En effet, la consommation moyenne par nuitée dans les hôtels varie entre 200L et 500L en fonction de l’hôtellerie (bas ou haut de gamme). A titre de comparaison la consommation quotidienne en eau est de 137L par habitant en France et de 30L par habitant en Afrique.

- Pour les professionnels du tourisme : se former et former, responsabiliser et mettre un label équitable avec la pression du consommateur. Par exemple, face à l’exigence de la lutte contre le changement climatique, comment réduire cet impact en particulier du transport aérien ?

La visibilité est importance.

Et les partenaires dans le Sud ?

Le Nicaragua : pays phare de cette année. Pays dont on a déjà parlé, situé en Amérique central entre le Honduras et le Costa Rica. La capitale est Managua on y parle l’espagnol

1 partenaire du CCFD : la Fenacoop (Fédération nationale de coopératives) a pour mission la promotion d’activités économiques rentables, la qualité de vie des familles de petit et moyen producteur constitué en coopératives.

Depuis 2003, le CCFD participe financièrement à la formation de 2 jeunes en France à la production laitière.

Freddy a 22 ans, il vit avec ses parents et ses enfants dans la communauté de Magdalena, sur l’île volcanique d’Ometepe, au cœur du lac du Nicaragua. Freddy est guide, il fait visité l’île au touristes et leur fait découvrir quelques uns des 2800 pétroglyphes, pierres gravées, laissées en héritage par les indigènes. Freddy est un travailleur indépendant en lien avec une coopérative agricole rattachée à la FENACOOP.

La coopérative où travaille Freddy a développé des secteurs d’activités variés pour subvenir aux besoins de 24 familles : production d’aliments courants, de café équitable bio, école maraîchère bio expérimentale et tourisme solidaire.

Maroc : pays connu pour nous français.

1 partenaire du CCFD : SODEV au Maroc a pour objectif de renforcer l’association dans les villages et de créer des produits du commerce équitable. L’idée est de faire sortir la population de la misère, tout en valorisant le travail des populations.

Le point de départ a été une réflexion sur le savoir faire : cuisine, accueil, musique. Et mettre ces atouts en valeurs. Ainsi l’association peut proposer l’accueil chez l’habitant, la visite de la coopérative, d’écouter de la musique.

Dans le pourtour méditerranéen, le tourisme est ressource de 1er rang pour la majorité des pays concernés (Tunisie, Maroc, Egypte). Les partenaires du CCFD se sont regroupés dans un réseau nommé AREMDT (acteur du tourisme responsable et solidaire en méditerranée). SODEV en fait parti.

Ainsi le tourisme de manière solidaire peut permet :

- l’amélioration de l’habitat (accueil dans les familles comme SODEV le fait)

- dynamiser certains secteurs économiques (artisanat traditionnel)

- favoriser l’ouverture, la tolérance et l’enrichissement culturel (SODEV a sorti un album de musique traditionnelle)

Le but de se réseau AREMDT est de se soutenir mutuellement, de communiquer ensemble pour être plus visible, de rechercher des complémentarités de séjour, de favoriser le tourisme citoyen Sud-Sud.

Sources… pour aller plus loin

- Dossier thème 2008-2009 « la responsabilité sociale et environnementale des acteurs économiques »

- Dossier éducateur 2007-2008 « hyperconso… et maintenant on fait quoi ?

- Faim et développement  magazine du CCFD n°213 de Mai 2006

Des livres

- Tourisme, éthique et développement : face aux dérivent du tourisme de masse, comment placer l’éthique au cœur de l’activité touristique. Point de vue d’une trentaine d’acteurs et de témoins du développement touristique dans les pays les plus pauvres.

- Le tourisme autrement : Hors série alternatives économiques n°18 de 2005.

- Le petit futé, tourisme solidaire guide qui définit les enjeux du tourisme solidaire et fourmille d’adresses.

Sur le net :

- www.echoway.org: répertoire de lieux dans le monde où l’on peut voyager solidaire et écologique.

Des agences de voyage :

- Accueil paysan en France et dans 14 pays étrangers

- Arvel voyage : une 15 de voyage solidaires www.arvel-voyage.com

- Croq’nature : pour le tourisme en Afrique www.croqnature.com



09/11/2008
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