les agro carburants ça nourrit pas son monde

Les agro carburant ça nourrit pas son monde

 

 

La montée des cours de pétrole depuis le début de l'année 2008 et les préoccupations énergétiques des pays industrialisés ont mis les agro carburant sous les feux de la rampe. En effet, L'UE essaie de trouver des solutions alternatives pour assurer notre approvisionnement en énergie.

C'est pourquoi, en Décembre prochain le conseil européen tranchera sur l'obligation d'incorporer 10% d'agro carburant aux pétroles dans nos réservoirs d'ici 2020. Actuellement l'UE n'en produit que 1%, et pourrait dégager assez de surface pour en produire au maximum entre 3 et 5%.

Pourquoi cette engouement particulier ?

-         les carburant vert offre un nouvel essor à des secteurs de l'agriculture traditionnelle actuellement en crise (par exemple la betterave pour la France)

-         un besoin de diversifier les sources énergétiques

-         les agro carburant sont présentés comme un outil de lutte contre le réchauffement climatique.

Ceci est également encouragé par les multinationales de l'agro business et des constructeurs d'automobiles et les fonds privés.

Qu'est ce que l'agro carburant ?

Il existe 2 types d'agro carburant.

-         agro éthanol obtenu à partir de la fermentation de matières riches en sucre (betterave, canne à sucre) ou en amidon (maïs et blé). Il est surtout produit au EU et en Amérique du sud. La France en produit à partir de betterave et de blé.

-         Agro Diesel est obtenu à partir d'huiles de palme, de colza par exemple. Il est surtout produit en Europe et en Asie, l'Afrique étant en plein essor. En France 65% de l'huile de colza va aux agro carburants.

A noter que nous utiliserons le préfixe « agro » plutôt que « bio » pour souligner que la matière première est issue d'un produit agricole.

Agro carburant est une solution ?

** huile de palmier l'or orange pour l'agro diesel

A 15 000km de l'Europe… l'Indonésie.

L'Indonésie

L'Indonésie est composée de plusieurs îles dans l'océan pacifique dont Sumatra proche de la Malaisie, Java et Kalimantan ou appelé Bornéo. La capitale est :…

1 partenaire du CCFD : l'institut de Dayakologie. Il a été créé en 1990 par des intellectuels dayaks. Ces personnes vivant sur l'île Kalimantan ont pris conscience de l'importance de préserver leur culture menacée par la destruction de leur habitat : la forêt primaire. Ils mènent un projet de réconciliation multi ethnique soutenu par le CCFD passant par le développement du sens critique des groupes ethniques, l'éducation à la paix de la société civile.  Il essaye de faire valoir sur l'île Kalimantan, l'importance des traditions et des savoirs faire des populations Dayaks vivant de la chasse et de la vente des produits forestiers, dans un contexte de prédation des ressources naturelles pour la production de l'huile de palme.

En Indonésie pousse le palmier à huile. Les plantations ont été introduites depuis la colonisation en 1911.

La drupe, le fruit du palmier à huile, une fois pressées fournie une huile jaune orange qui permet de fabriquer un agro carburant de type agro diesel. En Indonésie l'huile de palme est aussi communément utilisée pour la cuisine et fortement ancré dans les habitudes alimentaire indonésienne. L'Indonésie est le 1er pays producteur d'huile de palme.

*Un paradoxe se joue depuis cet engouement : 1er exportateur d'huile de palme, les foyers ont du mal à en trouver pour leur consommation quotidienne. On assiste à une pénurie d'huile de palme poussant les citoyens à faire la queue devant les magasins. Ainsi l'huile de palme a fortement augmenté. Le prix mondial est fixé à 800 $ la tonne est supérieur au prix de vente imposé par le gouvernement au agro carburant fixé à 450 $ la tonne.

*Aujourd'hui, la culture du palmier à huile est la 1ère cause de déforestation de la forêt primaire en indonésie. La déforestation contribue à fixer moins de carbone atmosphérique et accentue donc l'effet de serre que l'utilisation des agro carburant est censée combattre. Par exemple, en Indonésie, l'équivalent en forêt d'un terrain de football disparaît toutes les 10 s pour laisser place aux plantations de palmier à huile.

Cette agriculture est rentable et rapporte de l'argent, mais les investissements de départ et les pots de vin fourni à l'administration sont trop élevés pour que l'agriculture familiale partage les bénéfices du pillage de la forêt.

**concernant l'agro éthanol

Tout d'abord partons de quelques chiffres : 232 kg de maïs sont nécessaire pour produire 50l d'agro éthanol = 1 plein pour une voiture ou le nombre de calories nécessaires à l'alimentation d'un enfant pendant 1 an.

*De la culture des végétaux jusqu'à la sortie de l'usine, l'énergie utilisée pour produire ces agro carburant est telle que le rendement énergétique est très médiocre. On peut ajouté que même si la totalité de la production mondiale des cultures contenant de l'amidon (maïs, blé, betterave..°était convertie en agro éthanol elle ne parviendrait à répondre qu'à 40% de la consommation mondiale de carburants. Donc non seulement cela a un impact sur l'alimentation ( puisque près de 300 millions de personnes supplémentaires sont dès à présent mises en danger par la crise alimentaire) mais en plus, il faudra de toute façon trouver des sources complémentaire d'énergie.

Des solutions alors ?

Dieu est devant nous, il y a un avenir meilleur possible. Face aux limites, il y a une avenir autre, un avenir nouveau à construire. Un avenir avec peut être moins de vitesse mais une plus grande présence dans la relation, plus de temps pour soi et pour les autres, plus d'enracinement, plus d'harmonie.

** nous citoyens

A nous de réduire notre consommation en préférant les transports en commun ; en roulant moins vite ; préférer le train à l'avion, faire le tri des déchets ; soutenir les producteurs locaux, le commerce équitable.

** l'affaire des gouvernements

Ce sont nos gouvernants sont responsables des choix énergétiques.

Actuellement il y a une pétition « les agro carburant ça nourrit pas son monde » en coopération avec Les amis de la terre, Oxfam France et 4 partenaires du ccfd au sud dont l'institut de Dayakologie. L'idée est de signer 3 cartes et de les envoyé aux destinataires qui sont :

-         Nicolas Sarkozy pour lui demander de s'opposer à l'incorporation des 10% d'ici 2020.

-         Michel Barnier, ministre de l'agriculture afin d'œuvrer à une révision du plan « agro carburant » et de revenir sur les mécanisme de soutien à la filière des agro carburant française

-         Au président du conseil régional : dans le but de développer les transports publics de passagers et de ferroutage

 

Sources

www.agrocarb.fr

www.ccfd.asso.fr

Concernant l'Indonésie le CCFD soutien l'institut dayakologie, association d'aide aux populations indigènes dayaks www.dayakology.com

www.rcf.fr



01/11/2008
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