La responsabilité sociale et environnementale : un enjeu pour le CCFD

Je vous propose pour préparer la venue du carême de rentrer au cœur de la réflexion du thème d’année que le CCFD propose. Cette série comportera 5 émissions.

La responsabilité : une chance à saisir

On peut dire que le concept de « responsabilité » est difficile à cerner. Il se définit ainsi : « qui doit accepter et subir les conséquences de ses actes, en répondre ». Ainsi juridiquement il ne s’applique qu’aux personnes. Ainsi parler de responsabilité des personnes ou de personnes morales (comme les entreprises, les associations, les syndicats…) n’a pas le même sens. Il est alors important  de préciser les contours de cette responsabilité : responsable de quoi ? Jusqu’à quel point ? Par rapport à qui ?

Par ailleurs on peut remarquer que la prise de conscience de la responsabilité se fait souvent par des démarches culpabilisantes. En invitant à réfléchir à la responsabilité des acteurs économiques le CCFD veut éviter l’écueil. Il ne souhaite pas désigner des « responsable-coupable », mais inviter chacun à entrer dans une dynamique de réflexion individuelle et collective pour mieux mesurer les possibles leviers d’un développement de tout l’homme et de tous les hommes. Concrètement, le CCFD nous invite à examiner dans le champ de notre vie quotidienne (travail, loisir, consommation…) les lieux où l’on exerce nos responsabilités ayant un impact économique (par exemple au supermarché), d’avoir toujours en tête le souhait de favoriser au mieux le respect de la nature et de soutenir le développement (par exemple acheter ses légumes au marché plus que dans la grande surface pour soutenir l’agriculteur de notre ville…)

Pour les acteurs économiques responsable : un engagement du CCFD

-         Responsabilité des entreprises et des citoyens. Tout d’abord je souhaite rappeler que la phase de mondialisation que nous vivons est marquée par la prédominance du fait économique et des logiques financière. Ainsi, les logiques financières accaparent toujours plus de pouvoir et la pensée unique que ces logiques portent marque profondément l’humanité et ses modes de développement.

En affirmant que nous sommes 1/ des acteurs économiques par le fait de consommer ; 2/ avec un souhait d’exercer nos responsabilités envers l’environnement et l’aspect social alors nous somme à même de remettre du sens sur les logiques économiques pour agir au service du développement.

Ex : si je reprends le « jean’s made in maquila », si vous vous souvenez de la fabrication du jean’s dans des usines où le droit du travail est bafoué, les salariés peu payé, l’environnement détruit. Qu’est ce que je fais en tant que consommateur ? Je continue à en acheter encore et toujours « moins c’est cher plus je peux acheter » ? Est ce que je préfère un système de troc en allant à Emmaüs par exemple ? Est ce que je vais acheter équitable « au moins le producteur aura un salaire juste ? Ou est ce que je trouve une autre solution ?

-         Le développement durable : une réponse globale.  Vous allez me dire le développement je connais… c’est vrai c’est un concept à la mode. Mais la particularité de la réflexion que mène le CCFD est bien d’intégrer la durabilité sociale, économique et environnementale. Ainsi le développement offre l’opportunité d’une globale sur 1/ nos modes de développement et 2/ la société que nous voulons construire

Il s’agit bien d’entrer ensemble en mouvement, d’ouvrir ensemble de nouvelle dynamiques. Si dans le développement durable on se limite à la question de la nature et de l’écologie, il manque encore la question de l’humain qui a sa place importante.

-         Une réponse à l’appel de Dieu,  le CCFD est une organisation qui croit que la source et le but de la solidarité se trouve dans la trinité. Ainsi, comme chrétien engagé au cœur du monde, quel peut être notre apport spécifique face aux défis majeurs à relever pour un avancer sur la voie d’un authentique développement humain au plan mondial ?

Comme chrétien nous sommes témoins du triomphe de la vie. Nous essayons de voir et de rendre visibles dans notre monde les semences, les germes d’un monde nouveau qu’il porte déjà en lui. Nous voulons affirmer que les limites sont une chance pour notre société. Une chance pour inventer ensemble de nouveaux modes de vie pour tous les individus. Une chance de répondre à l’appel de Dieu : « je suis venu pour que vous ayant la vie, la vie en abondance »

Témoignage de Elena LASIDA, économiste, enseignante-chercheur à la fac des sciences sociales et économique de l’institut catholique de Paris et chargée de mission à Justice et Paix

Elle participe à la réflexion de Justice et Paix lié à l’église sur le développement durable et les modes de vie de nos sociétés. Elle témoigne :

Nous mettons en avant 3 notions bibliques.

-la promesse : le discours prédominent sur le développement durable insiste sur le seul fait que si nous continuons à produire comme nous le faisons aujourd’hui, la planète court à sa perte. Nous pensons au contraire que le futur est comme la promesse d’un nouveau possible

-l’alliance : elle est lié au fait de penser autrement le « vivre ensemble ». Nous pensons que l’alliance va beaucoup plus loin que le contrat. Dans un contrat, on se préserve mutuellement des risques, tandis que l’alliance, on prend les risques ensemble. L’alliance est fondée sur une relation de confiance

-la création : nous sommes appelés à continuer et faire fructifier cette création que nous avons reçue comme un don, à devenir co-acteur.

Aujourd’hui, le défi majeur est d’inventer quelque chose de radicalement différent dans notre manière d’habiter le monde : de produire, de consommer de construire, de se déplacer… il ne s’agit pas de faire moins pour durer plus mais de faire autrement. Par exemple pour consommer les produits locaux, de saison, l’objectif n’est pas de consommer moins mais de consommer autrement, en inscrivant la consommation dans un type de relation avec le producteur et avec la nature.

Ne s’agit il pas d’idées de riches ?

Non ! Par exemple, l’agriculture biologique est très présente dans les pays du sud. L’accès aux produits chimiques est moins répandu. Les manières de travailler la terre y sont beaucoup plus respectueuses de la nature. En matière de technique de construction, ces pays peuvent nous faire redécouvrir la valeur de certains matériaux naturels que nous avons délaissés. Nous avons tout intérêt à favoriser des relations nord-sud. Il ne s’agit pas de faire marche arrière mais d’utiliser un savoir-faire qui peut être utile à la fois pour les pays riches et les pays pauvres.

Pour aller plus loin…

Justice et Paix : http://http://justice-paix.cef.fr/ ; le livre « mobilité durable avec pour thème de bouger moins pour être plus présent  et le livre « notre mode de vie est il durable ?



31/01/2009
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