La crise sociale et écologique

Ouvrons ensemble le 4ème volet de ce dossier thème pour cette année que nous propose le CCFD. Après avoir parlé de la responsabilité, comme une chance pour nous permettre de faire changer les choses ; de notre rôle en tant que chrétien et du développement durable au sens large (écologie et sociale). Puis nous nous sommes penchés sur l’économie : peut-elle être au service de l’homme ? Avec dans le 3ème volet des exemples d’acteurs responsable.       

Alors ce matin, je vous propose de nous pencher sur la crise, cette crise qui nous affecte profondément, chacun. Je crois que le thème d’année du CCFD, touche des sujets graves, qui nous touche, nous fait peur, nous empêche de continuer à avoir un peu d’espoir ; mais je crois que par là, le CCFD nous invite à nous mettre en route sans nous culpabiliser, il nous invite à réfléchir sur nos pratiques actuelles. Et que chacun puisse agir à son niveau (aussi petit soit il)                    

 

La crise écologique révèle l’échec du capitalisme mondialisé

-         Changer les modes de croissance

La prise de conscience actuelle de la crise écologique détermine notre temps ; d’ailleurs certains acteurs en profite pour sous estimer la crise sociale. Mais l’enjeu actuelle est de trouver le lien entre la crise Sociale, la crise Ecologique, la crise Démocratique et la crise Géopolitique. Cela nous renvoie à la guerre.

La question Ecologie est liée à la crise Sociale. Cela interpelle le productivisme et l’ensemble des compromis sociaux. En ce qui concerne les compromis il y a 1/ l’augmentation du niveau de vie et 2/acceptation de ne pas remettre en cause la hiérarchie, avec l’absence de démocratie dans l’entreprise. Ainsi, ces compromis impliquent l’existence d’un marché illimité.

Alors dans tout cela, l’élément nouveau aujourd’hui, c’est que l’on s’aperçoit que l’écosystème planétaire est une limite qui rend impossible l’extension du marché à l’infini. Il n’y a plus d’extension possible.  Que faire ?

Si nous voulons que chaque habitant de la terre parvienne à un niveau de vie européen ; il faudrait 2 terres et ½ !! Bien sûr c’est impossible et donc 3 hypothèses viennent :

* Développer le marché de l’écologie ; mais la question de la limite s’impose toujours. Cette hypothèse reste une logique dominante !

* une hypothèse courant de nos jours c’est empêcher une partie de la population mondiale d’atteindre le niveau de vie des plus riches, par la guerre, et avec l’appui des régimes autoritaires.

* la 3ème hypothèse soutenue par les Associations de Solidarité internationale consiste à restreindre la croissance ou de changer les modes de croissance. Et donc cela consiste à dire qu’il faut changer le moteur. Si on regarde ce qu’il se passe actuellement : la régulation par le marché mondial des capitaux se traduit par une précarisation et une logique à court terme : les entreprises disent en même temps annoncer des chiffres records et supprimer des emplois. A en voir aujourd’hui la crise, cela semble nous conduire dans le mur. La proposition alternative soutenue par les Associations de Solidarité Internationale tel que le CCFD, implique une redistribution des richesses grâce à des taxes internationales et une réflexion sur des modes de production plus économe du point de vue de l’environnement.

-         Logique de coopération

Cette logique propose par exemple de relocaliser l’activité, en abandonnant le coût du transport nul. En effet, si on calcule le coût du transport au plus proche de ce qu’il représente alors cette relocalisation devient intéressant.

L’accès au droit pour tous, permet de sortir du principe de concurrence généralisée et de rentrer dans une logique de coopération. Cela permet d’autoriser le débat politique et citoyen sur le niveau de consommation. Ce débat est impossible tant que les inégalités de revenus sont fortes. Aller dire à un RMIste qu’il est responsable de l’avenir de la planète parce qu’il consomme trop n’a pas de sens.

-         Ecologiste et syndicat

 Un groupe de travail est en train de se développer. Ce groupe de travail comporte : des association de solidarité internationale comme le CCFD (association s’occupant des relations Nord-Sud et celles qui ont des visées sur l’écologie) et des syndicats. Ainsi les approches sont d’un point de vue Sociale, écologique et géopolitique de la solidarité internationale. Par exemple : le représentant CGT a dit souhaiter y participer à ce groupe de travail après avoir compris que 80% des travailleurs de la planète n’étaient pas des salariés mais des acteurs de l’économie informelle.

Quelles formes d’actions nouvelles apparaissent pour combattre la crise ? Le CRID (Centre de Recherche et d’Information du Développement) et d’autres mobilisations convergente interpellent le rapport aux entreprises. Ils demandent à ce que la question écologique soit  traité sur le plan international (car un certain nombre de problème ne peuvent être réglé que d’un point de vue mondiale et doivent être repris par le droit nationale puis locale). L’idée est de faire imposer le droit international contraignant. Plusieurs éléments nouveaux interviennent pour faire avancer dans ce sens

  • l’idée du global compacte avec Kofi Annan : une alliance stratégique proposée aux multinationale et qui a permis l’installation de code de conduite
  • les forums sociaux mondiaux se traduisent vers une convergence des mouvements autours de la question du droit.

La bataille est à mener sur du long terme : la question du climat, de l’avenir du nucléaire, des brevets, des semences ou des agro carburant ne se résous pas sur du court terme. Cette bataille nécessite que le débat soit approfondi en travaillant sur les 4 dimensions : l’Ecologie, le Social, la Démocratie, la géopolitique.

 

Pour aller plus loin : La responsabilité des classes aisées

Avec le livre de Hervé KEMPF « comment les riches détruisent la planète », celui-ci va au-delà du constat alarmant, il identifie les responsables : une pognée de personnes riches qui dirigent la destinée du monde. Chaque couche sociale a tendance à vouloir atteindre le niveau de consommation de la supérieure. Ce dogme de la consommation à outrance est à la longue néfaste pour les équilibres écologiques. Elle crée également une frustration et accentue les inégalités chez les plus pauvres. Ce système se traduit par la croissance économique illimitée et la domination de l’économie capitaliste sur l’ensemble de la vie sociale.

Pour Herve KEMPF, l’urgence commande de réduire la consommation des « hyper riche » mais aussi de la « classe moyenne ».

Pour le CRID vous le retrouver sur le net au www.crid.asso.fr

 



31/01/2009
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